Du 16 au 29 juin, l'exposition Migration Voix de Femmes retrace le parcours migratoire de dix femmes. Dix récits intimes sur le départ, le trajet migratoire, l’intégration sociale et professionnelle seront racontés dans l’exposition.

Le lancement de cette exposition c'est fait par un magnifique vernissage réunissant la population sur la Place du Village, ainsi que Monsieur Didier Castella, Conseiller d'Etat fribourgeois. A cette occasion, Monsieur Christophe Maillard, Syndic de Marly, a prononcé quelques mots:

Monsieur le Président du Conseil d’Etat fribourgeois, Cher Didier,
Madame la Présidente du Conseil générale de Marly, Chère Catherine,
Monsieur le Directeur de la Fondation Vincent Merklé,
Monsieur le Président de l’Association Belles Pages,
Chers Collègues du Conseil communal et du Conseil général,
Mesdames et Messieurs, … surtout mesdames,

Tout d’abord, un grand merci à Gabriela pour ses mots et son engagement remarquable, … pour toutes et tous, à Marly.

Le vernissage de l’exposition « Migration – Voix de femmes » à laquelle nous sommes conviés aujourd’hui est pour nous toutes et tous une heureuse opportunité …et aussi, toutefois, un rappel porteur de souvenirs et d’enseignements.

Ce remarquable livre de Nicole von Kaenel, pour les textes, et de Sarah Carp, pour les photos, paru en mars 202 déjà, nous en dit sans doute beaucoup sur les parcours de vie de ces dames venant de quatre continents. Sur les raisons sans doute multiples, bien souvent tragiques, de leur départ de la terre natale, sur les moments difficiles qu’elles ont sans doute vécus, sur les heures de tristesse, peut- être de désespoir, qu’elles ont traversées sur le chemin vers leur terre d’accueil, puis aussi sur leurs craintes, leurs joies et leurs espoirs, sur leur vie aujourd’hui dans le pays qui les a accueillies. Sur leur intégration chez nous, que l’on peut dire accomplie.

Lire cet ouvrage, mais aussi parcourir l’exposition « Voix de femmes », est aussi, pour nous, l’occasion de faire un retour en arrière, dans notre tête, dans notre lointain passé. Où en étions-nous, en Suisse, il y a 200 ans et plus ? L’exposition que l’on va « vernir » aujourd’hui, les témoignages que contient ce livre, ces photographies, nous feront peut-être penser qu’au XIXe siècle, le flux migratoire allait plutôt dans le sens opposé, soit de la Suisse, alors majoritairement agricole, vers d’autres continents. Certaines autorités cantonales encourageaient même le départ des habitants, se débarrassant ainsi des indésirables et des pauvres, tandis que dans d’autres cantons émigrer était interdit. Des agences ou des recruteurs attiraient les gens avec de fausses promesses. Le plus souvent, c’est eux qui tiraient profit de la situation et laissaient les migrants tomber dans la misère. Le livre d’une journaliste suisse parle, à ce sujet, de l’année 1816 qui reçut le nom d’ «année sans été». Les conditions atmosphériques terribles entraînèrent alors des pertes de récoltes, lesquelles engendrèrent des hausses de prix, la pauvreté de masse, les famines et donc, l’émigration.

Aujourd’hui, si l’on prend la peine de se remémorer quelques courts instants les migrations que des familles suisses ont connues il y a plus de 200 ans, nous pourrons certainement mieux imaginer l’Histoire - avec un grand H – des 10 héroïnes du livre de Nicole von Kaenel et de Sarah Carp.

Nous pourrons mieux percevoir les terribles péripéties que ces Dames ont vécues, dans les moments difficiles que vivent tous les gens qui émigrent, dans les difficultés rencontrées pour s’intégrer dans le pays d’accueil, pour vivre leur vie de femmes, en liberté, pour trouver une activité qui ouvrent des perspectives de vie.

Nous pourrons aussi – et c’est là le message que le vernissage de cette exposition devrait aussi nous laisser – mieux comprendre ce que « migrer » signifie pour celles et ceux qui en sont les victimes, et nous intéresser davantage aux conditions d’accueil que nous leur réservons.

Christophe Maillard, Syndic de Marly